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Esprit de fil
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22 janvier 2015

Elle s'appelait Julia...

Julia est née au début du siècle dernier dans un petit village d’Ardèche proche des Ollières.
Comme toutes les jeunes filles de l’époque, c’est à l’école qu’elle a appris à broder.
Point après point,  elle a croisé le fil rouge sur une toile de type canevas, brodé ainsi son premier marquoir composé des lettres de l’alphabet, de son nom et de l’année de la broderie.
A cette époque les travaux d’aiguilles étaient une nécessité plus qu’un loisir. Dès leur plus jeune âge, les jeunes filles commencaient à broder leurs initiales sur leur trousseau de mariée. Plus tard, les femmes cousaient à la veillée les vêtements de toute la famille dans des toiles souvent rustiques qui pouvaient résister aux travaux des champs et aux travaux ménagers souvent rudes.

La petite-fille de Julia souhaitait garder la trace de ce travail patient et m’a demandé de mettre au goût du jour 2 monogrammes aux initiales de sa grand-mère. Ces monogrammes étaient rescapés d’un drap pour l’un et d’un torchon de vaisselle pour l’autre.
Avec le morceau de drap en bon état, j’ai réalisé un coussin rectangulaire en gardant à la base la bande de jours autrefois bordure du drap. J’ai juste ajouté 2 petites longueurs de broderie anglaise dans les angles supérieurs pour mettre en valeur essentiellement le monogramme.

Julia Oreiller

 Le torchon de vaisselle était en très mauvais état, le tissu transparent à plusieurs endroits. A cette époque pas de lave-vaisselle qui sèche automatiquement la vaisselle !!
J’ai commencé par repriser certains trous autour du monogramme. J’ai ensuite renforcé
le rectangle découpé autour du monogramme avec une toile thermocollante.
Ensuite j’ai réalisé un pochon avec une toile d’aspect rustique pour l’extérieur sur laquelle j’ai cousu le monogramme et doublé le pochon avec ce tissu Mas d'Ousvan au charme ancien que j’affectionne.

Julia pochon

Voilà 2 cadeaux offerts à Noël qui ont permis de faire le lien entre 2 siècles, 3 générations, 2 femmes, Julia et Fabienne, 2 modes de vie bien différents.
Ce retour dans le passé m'a incitée à rechercher des informations sur les traditions de nos ancêtres et notamment celle du trousseau de la mariée.
Le mot « trousseau » vient de « trousser » qui signifiait « mettre en paquet ».

« Depuis sa plus tendre enfance, la petite fille, prépare le trousseau de mariée qui l'accompagnerait jusqu'à sa mort, puisqu'elle brodait même parfois son drap mortuaire. Bien souvent au prix de grandes souffrances et d'heures de patience incalculables, un long apprentissage commençait par le maniement de la quenouille, du fuseau et de l'aiguille. Quand elle était devenue suffisamment habile, elle filait, cousait et brodait le tissu, puis le linge. » 
 « Au début du XXe siècle, on ne trouvait plus dans le trousseau d'une mariée que les draps, taies d'oreillers, les nappes, les serviettes de table, les torchons, les serviettes de toilette et son linge de corps : chemises, chemise de nuit, cache-corset, corsets, culottes, jupons, bas, cols et manches. Les quantités de culottes et de chemises en coton, en fil (c'est à dire en lin) et même en chanvre demeurèrent longtemps assez extraordinaires, on en changeait plus que de vêtement, et il fallait bien en avoir suffisamment pour attendre la seule lessive de l'année ! » Les trousseaux du temps jadis

« L’inventaire du trousseau se trouvait dans le contrat de mariage comme les autres biens, il y était consigné le nombre de pièces de linge, leur qualité, leur matière et leur état d’usure. Il apparaissait aussi dans les testaments. » Les beaux trousseaux d’autrefois

"Dans le trousseau de mariage, on trouve essentiellement du linge de maison et des vêtements : draps, serviettes, torchons, chemises, mouchoirs conçus pour résister toute une vie. Dans les familles riches, les étoffes et les objets choisis sont plus précieux. Au XIXème siècle, des manuels de savoir-vivre et autres chroniques mondaines détaillent le contenu du trousseau idéal selon son budget. Pour les modèles haut de gamme, il faut compter au moins "douze dizaines de chemises de jour, six douzaines en toile très fine et six en baptiste. Autant de chemises de nuit. Deux douzaines de jupons courts pour la promenade ; six jupons de bal en mousseline à longue traîne et douze jupons de robe de chambre..." (Le Guide des convenances, édité par Le Petit Echo de la mode, 1920). Trousseau de la mariée  

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